Touche pas à ma nationalité dénonce les rafles au faciès d’étrangers
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- La
campagne engagée par les forces de l’ordre du système raciste et esclavagiste
de Mohamed Ould Abdel Aziz contre les étrangers en situation irrégulière est
une nouvelle preuve du peu de cas que fait le régime des populations noires. En
effet, les seuls étrangers ciblés par cette campagne sont, comme par hasard,
les ressortissants ouest-africains, en particulier les Sénégalais et les
Maliens.
Si l’on est en droit d’exiger des étrangers de disposer de la carte de séjour
et d’être en règle vis-à-vis de la loi, il n’est pas en revanche permis, sous
quelque prétexte que ce soit, de ne cibler qu’une seule catégorie d’étrangers
et encore moins d’exposer cette catégorie aux scènes de brutalités,
d’humiliations et de rackets auxquelles l’on assiste au quotidien à Nouakchott.
Mais ces rafles au faciès, pour insupportables qu’elles soient, ne concernent
pas que les seuls étrangers ouest-africains, elles touchent également des
citoyens mauritaniens noirs privés de leur état-civil à cause de l’enrôlement
raciste encore en cours.
Ces exactions perpétrées par la police aussi bien que par le GGSR viennent
s’ajouter aux vexations et humiliations que vivent au quotidien les populations
de la vallée du fleuve. Les expropriations des terres de culture au nom de la
loi domaniale de 1983 continuent de plus belle et ne concernent que les seules
populations noires du sud.
Thiambène et Dar El Barka se démènent encore contre ces spoliations. La récente
prise en otage de Niabina par une tribu, les Oualds Berrou, pour ne pas les
nommer, aidée des autorités administratives et sécuritaires de la région du Brakna
pour la supposée disparition d’un berger appartenant à la tribu en question et
la violente répression des jeunes manifestants hostiles à la visite du Président
Ould Abdel Aziz à Boghé, pour ne citer que ces cas, démontrent à souhait le
degré d’estime du régime vis-à-vis des populations noires.
Touche pas à ma nationalité rappelle qu’un régime, non seulement incapable de
respecter les droits inaliénables de son peuple, mais en plus coupable d’une
politique ouvertement discriminatoire et raciste envers une partie de ce
peuple, ne peut respecter les doits d’autrui, en l’occurrence les étrangers
ouest africains vivant parmi nous.
Touche pas à ma nationalité dénonce avec la dernière énergie les exactions
commises envers nos hôtes ouest-africains et met en garde contre la tentation
de la réciprocité que de tels comportements pourraient susciter contre nos
compatriotes établis à l’étranger.
Nouakchott, le 1er juin 2015
Pour le Bureau Exécutif,
Le Président,
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